mardi 11 novembre 2014

Qu'est-ce qu'un "bon" psy ?

Un "bon" psychologue est, d'une part une personne qui a la bonne  formation professionnelle, les bons diplômes et ... avec qui vous vous sentez en confiance.
 
Ce n'est pas parce qu'un psychologue a une excellente réputation qu'il sera "le bon", pour vous. Le "bon" psy, est celui qui vous conviendra, aussi simplement que cela.
 
Savoir reconnaitre ses limites
Un bon psychologue est quelqu'un qui peut tout entendre, où, à défaut (personne n'est infaillible!) quelqu'un capable de reconnaitre lorsqu'il est dépassé.
Il arrive que le discours d'un patient fasse écho à l'histoire personnelle du psychologue, et que, de ce fait, ce dernier ait des difficultés pour maintenir la neutralité et la distance nécessaires à un soin de qualité.
Si cela se produit, le psychologue doit être à même de déléguer, en orientant le patient vers un confrère, comme le stipule le code de déontologie.
( Article 7 :"Le psychologue accepte les missions qu'il estime compatibles avec ses compétences", Article 16 : " Dans le cas où le psychologue est empêché de poursuivre son intervention, il prend les mesures appropriées pour que la continuité de son action professionnelle soit assurée par un collègue, avec l'accord des personnes concernées, et sous réserve que cette nouvelle intervention soit fondée et déontologiquement possible.")
De ce fait, un bon psychologue doit être capable de mettre son égo de côté afin de reconnaitre qu'il a atteint la limite de ses compétences, et ce pour le bien du patient.
 
Faire preuve de neutralité bienveillante
Un bon psychologue doit faire preuve de neutralité bienveillante.
Cela signifie qu'il doit adopter une position bienveillante afin de faciliter le discours du patient.
Il doit également faire preuve de neutralité, autrement dit, il doit respecter son patient et l’accepter tel qu’il est. Cela sous-entend qu'en aucun cas il ne peut émettre un  jugement ou une critique à l'égard de son patient.
Le psychologue n'a pas à juger un patient, sur quelque critère que ce soit (moral, social, ethnique, ou religieux) ; son rôle n'est pas de porter un jugement, mais d'accueillir une souffrance.
 

Psy... quoi ?? Psychologue? Psychiatre? Psychothérapeute? Psychanalyste?


Un psychologue est une personne qui a fait un minimum de 5 ans d'études en psychologie. La parcours type est une licence en 3 ans, puis un Master professionnel en 2 ou 3 ans. En France, la dernière année (Master 2) est accessible uniquement sur dossier ; autrement dit : seuls les meilleurs étudiants sont retenus.
Le psychologue n'a pas le statut de médecin ; de ce fait, il n'est pas habilité à prescrire de traitements médicamenteux .
 
Un psychiatre est un médecin spécialisé en psychiatrie. La formation consiste en 6 années d'étude de médecine générale, puis en une spécialisation de 4 ans en psychiatrie.
Dans la pratique les psychiatres exercent surtout auprès de patients présentant des pathologies lourdes qui nécessitent un traitement médical.
 

Un psychothérapeute est... bonne question (!) Dans le langage courant, c'est quelqu'un qui pratique des thérapies, cependant, il faut savoir qu'il n'éxiste pas de titre ou diplôme de psychothérapeute. Par conséquent, n'importe qui (même sans la moindre formation en psychologie !) peut se prétendre psychothérapeute.
 
Un psychanalyste est... même débat ! Il n'éxiste pas de diplôme de psychanalyste. Rien d'officiel, donc, mais on attendra d'un psychanalyste qu'il soit psychiatre ou psychologue et qu'il ait effectué une analyse approfondie (qu'il ait fait lui-même une psychanalyse), mais, là encore, rien ne l'y oblige. ( Plus de détails ici )
Généralement, la psychanalyse se pratique en position allongée "sur le divan" : le patient est allongé et le psychanalyste souvent derrière lui. Le fait que l'analysé ne puisse voir l'analyste a pour but de l'aider à associer librement ses idées, souvenirs, (etc...) sans qu'il ressente le besoin de se censurer.
 
Ici, au Maroc, un psychologue ou un psychiatre ayant obtenu ses diplômes à l'étranger, doit les faire homologuer auprès du ministère de l'éducation nationale. Cette mesure a pour but de protéger les futurs patients d'abus éventuels de la part de "faux" praticiens sans scrupules. Le ministère effectue alors une enquête approfondie afin de déterminer si les diplômes sont valides et, si c'est le cas, le praticien aura le droit d’exercer officiellement, et de faire poser une plaque.
 
J'insiste particulièrement sur ce fait car, depuis quelques mois, l' on observe l'arrivée de nombreux praticiens, se disant "psys", distribuant leurs cartes à tout va, et travaillant "au noir", sans justifier d'une quelconque compétence.
L'on ne peut s'empêcher de s'interroger : pourquoi quelqu'un qui aurait véritablement toutes les qualifications pour exercer ressentirait le besoin de le faire en cachette ??
(voir l'article " Les faux psychanalystes et faux psychologues sont parmi nous" ) 
 
Une personne non-qualifiée peut s'avérer extrêmement dangereuse pour la santé mentale d'un patient déjà en souffrance.

Dois-je absolument consulter un psy ?


Absolument... pas !!
 
Il n'y a aucune obligation à consulter un psychologue. Certains n'en n'ont jamais consulté et ne s'en portent pas plus mal (!).
Si vous décidez de consulter un psychologue, c'est parce que vous en éprouvez le besoin et que vous en avez envie.
 
Si votre entourage, votre famille, vos collègues, vos parents (...) vous poussent à consulter, mais que vous n'êtes pas convaincu... n'y allez pas ! Ne consultez pas !
 
Pour entamer une psychothérapie, il faut être prêt. 
Être prêt à travailler sur soi, à se remettre en question, à faire confiance à un inconnu.
Faire confiance à un inconnu et lui confier ses pensées et ressentis les plus intimes est sans doute la chose la plus difficile à faire, mais il ne faut pas perdre de vue le but de tout cela. Il s'agit de se mettre à nu, mais dans un but précis : celui de comprendre le pourquoi de sa souffrance et réussir à aller mieux, à aller de l'avant...
(Rappelons au passage que le psychologue est soumis au secret professionnel.)
 
 Si vous allez consulter un psychologue alors que l'on vous y a "forcé", cela ne servira à rien. Si ce n'est pas votre décision personnelle, votre choix, vous y irez en traînant les pieds,  ne vous investirez pas véritablement dans le travail thérapeutique, et cela ne donnera aucun résultat véritablement significatif.
 
Entamer une thérapie demande donc du courage, un investissement personnel et un sentiment de responsabilité : on entame une thérapie, pour soi, pas pour les autres.